Quels genres de moments forts avez-vous vécus en motoneige jusqu’à présent?
Minttu : Lorsque j’ai réalisé que la vitesse permettait d’adoucir la conduite et d’augmenter le confort. À basse vitesse, la conduite devient saccadée et difficile. En regardant mon conjoint Sampo prendre les bosses, j’ai réalisé qu’on pouvait aussi conduire de cette façon – et j’ai osé l’essayer.
Inari : En tant qu’entrepreneure, je rencontre régulièrement mon conseiller professionnel. Il m’a conseillé de faire une randonnée de motoneige seule, et d’apporter un lunch avec moi. Au cours de ce périple, j’ai eu le sentiment que rien ne pouvait m’arrêter sur cette planète. Que je pouvais survivre à tout. Depuis, je réussis à reproduire ce sentiment dans tout ce que je fais. J’ai l’impression que la motoneige me rend plus forte.
Avez-vous remarqué des préjugés envers la motoneige?
Inari: J’ai toujours été une fille de la nature, et j’ai toujours prôné avec force les excursions dans la nature, la conservation et le végétarisme. Pour beaucoup, ces valeurs correspondent moins à la motoneige qu’à la randonnée pédestre, par exemple. Je crois qu’on peut se déplacer dans la nature de différentes façons. Selon moi, la motoneige se compare à la navigation. Je pense que « motoneigiste » et « fille de la nature » peuvent décrire la même personne. Dans mon village, il n’y a pratiquement pas de femmes en motoneige. Au début, l’attitude des gens était : « Voyons voir si cette femme du sud peut seulement démarrer une motoneige, sans parler de faire marche arrière avec un traîneau. » Je leur ai montré que je pouvais!
Minttu : Je pensais aussi que la motoneige était un sport très viril. Puis, j’ai réalisé qu’avec le bon équipement et une certaine assurance, on peut y arriver – peu importe l’âge ou le sexe. Grâce à la motoneige, j’ai réalisé que même moi, je peux apprécier la nature et les sports motorisés. J’ai l’habitude de me sous-estimer, et c’en était encore un exemple. Je me suis prouvé que je pouvais le faire!
Quelle a été votre plus belle leçon de motoneige?
Minttu : Le sandwich d’une femme de motoneige – un sandwich couvert de papier d’aluminium, chauffé sur un poêle dans une cabane en pleine nature. J’ai aussi entendu dire qu’on peut faire chauffer une petite pizza congelée à côté du silencieux de la motoneige. Une innovation géniale, que je vais essayer! Je suis également surprise du nombre de façons différentes de faire de la motoneige. Inari remorque une dameuse, on peut partir à l’aventure hors piste ou faire de longues randonnées en sentiers.
Inari : J’ai appris qu’en motoneige, la vitesse peut aussi être une bonne chose. Par exemple, s’il y a de l’eau mêlée de neige fondue sur la glace qui couvre un lac ou une rivière, je dois avoir suffisamment de vitesse pour passer dessus sans rester embourbée. C’est une technique que j’ai apprise cet hiver, et que j’ai utilisée plusieurs fois à Saariselkä. Je ressens parfois un sentiment de grande réussite lorsque je me surpasse en motoneige. Me voilà, une fille d’Helsinki, en train de tirer une dameuse dans les forêts de Laponie, au milieu de la nuit polaire.