Les conditions du sentier sont idéales. Il est parfois entretenu, plat et large et, d’autres fois, il devient étroit et sinueux. Les conditions apportent un peu de variété à une progression plutôt régulière. La température en hausse ramollit la surface du sentier et permet de se déplacer plus confortablement.
Nous atteignons le chemin forestier enneigé et parcourons le reste du sentier avec la permission du propriétaire. La neige est molle et humide à certains endroits, mais nos deux partenaires de voyage à quatre temps, le 49 Ranger ST à chenille étroite et le Commander Grand Tourer à chenille large, se débrouillent sans problème, même avec tout ce qu’ils ont à transporter.
Nous laissons les motoneiges au bout du chemin forestier, près de la frontière du parc national. Nous troquons ensuite nos vêtements de motoneige pour des vêtements de trekking et nos sacs à dos, puis nous sautons sur nos skis pour prendre le chemin du refuge près des tunturis.
Les skis courts et larges équipés de peaux de phoque sont un excellent moyen de se déplacer en hiver. Et comme ils sont courts, ils sont faciles à transporter dans un traîneau ou sur une motoneige, et ils sont particulièrement agiles dans les sous-bois. La large semelle des skis leur permet de flotter sur la neige, et la peau se charge de l’adhérence lorsqu’il faut grimper les pentes en forêt.
Notre ascension ressemble à un véritable entraînement, avec nos sacs à dos sur le dos. Il nous faut un peu plus d’une heure en ski pour nous rendre au refuge. La Finlande est reconnue pour mettre gratuitement à la disposition des randonneurs des refuges entretenus par son service des forêts. C’est une spécialité nationale. Ces refuges sont accessibles à tout le monde. Les randonneurs qui s’y rendent par leurs propres moyens peuvent les utiliser pour un séjour temporaire d’une ou deux nuits. La seule règle, c’est qu’il faut toujours faire de la place pour la dernière personne à entrer dans le refuge. Mais nous n’aurons certainement pas besoin de sortir cette nuit. Le livre des visiteurs indique que le refuge a accueilli son dernier randonneur il y a déjà quelques semaines et, en plus, il n’y a presque pas eu d’entrées l’hiver dernier.
Nous allumons le feu dans le poêle, et nous enfilons des vêtements secs. Nous transportons de l’eau d’un ruisseau tout près, et nous nous demandons si nous avons le temps de skier ce soir sur le sommet à côté du refuge. Mais avec la lumière qui commence à baisser et la fatigue de la longue journée qui se fait sentir, nous décidons qu’il vaut mieux manger et se reposer.
La nuit tombe et la température baisse et, avec la pleine lune qui éclaire le paysage, on peut sortir sans lampe de poche. Comme nous sommes hors de portée des réseaux cellulaires, c’est l’occasion de se rappeler comment on s’endormait avant la venue des médias sociaux, les livres audio et des podcasts. Nous nous installons dans nos sacs de couchage pour nous endormir au son des crépitements du feu.